« Funambules« .
Au cœur de l’été, nous échangions entre anciens collègues autour d’un verre, des succès autant que des déboires de nos directions achats. Vous savez, ce genre de discussion qui permet de partager les mêmes frustrations, qui inspire aussi les mêmes défis et vous redonne du cœur à l’ouvrage… oui, ne faites pas semblant… vous me comprenez ! Entre contacts de sociétés de conseil en énergie, techniques de benchmark d’appel d’offre automobile, s’est posée la question suivante : la pratique des achats post-Covid est-elle la même que la pratique des achats pré-Covid ? De manière sous-jacente, cette question suscite toujours une forme d’espoir, sous entendant que le ‘monde d’après’ serait, ou devrait être, plus vertueux. En tous cas, c’est ainsi que je la comprends, de manière subjective, je vous l’accorde. Sur cette question, une fois n’est pas coutume, nous n’étions pas d’accord. Qu’importe.
Nous avons tous cependant fait le constat, que depuis 2020, les achats affrontent les crises, les unes après les autres (inflations, pénuries…), souvent très en avant, près de la ligne de combat, voire sur le front. Il semblerait pourtant que cet été 2023 soit l’un des plus calmes depuis 3 ans…le calme avant la tempête. Peut-être avons-nous intégré que les risques que la théorie nous poussait à identifier sont devenus notre quotidien. Peut-être certaines directions achats disposent elles de données suffisamment exploitables pour anticiper les crises à venir avec davantage de sérénité. Nous sommes en tous cas dans un entre deux (crises), salutaire certes, mais nous savons qu’il ne tient qu’à un fil.
Tel un équilibriste entre deux rives, nous pratiquons une discipline qui permet d’avancer entre deux crises. Dans un contexte plus que jamais incertain, notre métier est un outil puissant lorsque les fondamentaux sont maîtrisés : il permet de renforcer la résilience des organisations autant qu’il se renforce lui-même avec l’usage. Nous pratiquons une forme de discipline exploratoire qui innove et place ses exigences toujours plus haut. Dans des environnements hostiles, elle se doit de prendre soin du vivant qui l’entoure pour faire en sorte que l’organisation qu’elle porte dure dans le temps.
La pratique des achats nécessite courage, équilibre et maîtrise de soi. Et nous sommes finalement tombés d’accord : ce qui a changé depuis la crise de 2020, c’est probablement notre regard sur notre métier. Nous avons désormais conscience des liens que nous avons contribués à tisser dans et en dehors nos organisations, et qui participent à la construction du monde de demain.
Chers.eres collègues, saisissons cette prise de conscience pour faire en sorte que le monde de demain soit vivable…en équilibre.
